Dimanche 5 juin. Cette nuit tout les démons de l’enfer ont fait tomber sur nous un déluge d’eau et de feu ; pluie bienfaisante qu’on espérait depuis plusieurs jours. Au gîte d’Urdaniz, J’ai partagé mon dortoir avec trois jeunes américaines en surpoids et à l’accent nasillard incompréhensible pour moi. Elles ont gentiment, mais vainement, essayé d’engager la conversation et se sont vite aperçues que c’était peine perdue. Si le chemin m’a déjà appris quelque chose c’est sans doute la bienveillance et l’acceptation des autres avec toutes leurs différences! Aujourd’hui mon étape était longue, au minimum 35 kilomètres, mais les 20 kilomètres qui devaient , au début, me conduire jusqu’à Pampelune s’annonçaient presque plats. Nouvelle erreur de jugement: les altitudes de départ et d’arrivée étaient bien les mêmes, ou presque, mais c’était une succession de bosses interminables. A travers des paysages bucoliques,le sentier longe le Rio Arga, l’abandonnant puis le rejoignant. Finalement, après avoir suivi une piste crayeuse, on franchit une dernière fois la rivière par le pont de Villava-Arre avant d’entrer dans les faubourgs de Pampelune. S’en suivent 50 minutes de marche sous un soleil de plus en plus accablant pour rejoindre les remparts et entrer dans la ville par la porta de Francia. En arrivant plaza del Castillo, mon esprit et mon dos en souffrance sont vite entrés en conflit. Le premier voulait que je continue sur 14 kilomètres avec la chaleur et la montée au alto del Perdón. Le deuxième me conseillait de m’arrêter ici, sachant qu’il y avait encore beaucoup à monter et que le soleil devenait de plus en plus pénible. N’ayant pas récupéré de mes efforts de la veille j’opte rapidement pour la deuxième solution ce qui me permet de rester deux heures pour visiter Pampelune (qui aurait mérité beaucoup plus de temps). Iruña est aussi considérée par les basques comme leur capitale. J’avoue que je me perds un peu dans les délimitations territoriales mais j’ai au moins retenu que ce vaste pays que l’on nomme basque, regroupe deux entités de chaque côté de la frontière plus la Navarre. Quoiqu’il en soit, Pamplona ou Iruña est une belle et grande ville animée, colorée, aux façades chargées d’histoire dans laquelle il faut flâner le nez au vent.





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