Mardi 7 juin. Ce matin, comme depuis plusieurs jours, le ciel est d’un bleu limpide. Un peu plus tard, de gros nuages blancs viendront cacher ça et là le soleil puis ils deviendront plus menaçants mais la pluie ne tombera pas. Jacques, fils de Zebédée, pêcheur sur le lac de Tibériade, aurais tu, cette nuit, jeté un regard bienveillant sur moi car mon sac me semble moins lourd et les kilomètres moins longs. Ou c’est peut-être parce que l’étape est plate. Ou c’est peut-être parce que j’ai invoqué saint Doliprane. Ou c’est peut-être parce que je vais aujourd’hui dépasser mon millième kilomètre un peu avant los Arcos. Je ne m’arrête pas très longtemps au monastère d’Irache pas plus qu’à la fuente del vino des bodegas de Irache. La fontaine n’a rien de miraculeuse, mais on peut y boire du vin à la place de l’eau . Façon de déguster la production locale. Après Urbiola, la vigne se fait rare et l’olivier aussi. Je marche sur une route en terre rouge qui ondule au milieu d’une grande plaine céréalière. Patchwork étonnant pour le regard. La piste, souvent rectiligne, traverse cette campagne immense et monotone, avant goût de la meseta. Cette monotonie est vite balayée par la majesté des paysages. J’essaie de prendre quelques photos mais à quoi bon. Elles ne pourront jamais capter cette impression de solitude que ressent le marcheur avançant dans un silence total juste brisé par le craquement régulier de ses pas sur le gravier. Et le soleil monte, toujours plus haut. Avant Arcos, je rencontre un compatriote qui marche en écoutant Johnny. En le suivant quelques minutes, j’ai le temps d’écouter « que je t’aime »et « qu’est-ce qu’elle a ma gueule ». (clin d’œil pour Monique) . J’arrive à Arcos vers midi en empruntant la très longue calle Mayor pour aboutir à la plaza de Santa Maria où se trouve les terrasses et l’église de l’Assomption. Midi approche. L’heure est aux rafraîchissements. C’est en sortant du village que j’arrête une pèlerine asiatique pour lui demander, dans mon anglais le plus sec, si elle veut bien me prendre en photo. 1000 km! J’ai déjà fait 1000 Km et je me dois d’immortaliser ce moment. Le contact est immédiat puisqu’elle est française, et comme l’idée lui plait nous échangeons nos téléphones pour faire quelques photos. Elle allait repartir quand je la rappelle pour lui demander: « tu es Ly? ». « Oui et toi tu es Patrick? ». En fait, nous avons une amie commune, Marie. Elle m’avait plusieurs fois raconté qu’elle campait avec une jeune asiatique, et elle a souvent dit à Ly que nous avions cheminé ensemble. C’est aussi ça le chemin, on se croit anonyme et perdu, mais on n’est jamais seul. Je finis ma journée avec Ly (Cambodgienne réfugiée en France) que je laisse à Torres del Rio. Elle veut aller 12 kilomètres plus loin. Par cette chaleur, je ne sais pas comment elle fait!



Coucou notre Patrick,
Bravo, bravo !!! 1000 km et toujours aussi beau et athlétique !!!
Nous sommes toutes très fières de toi !
Merci pour ce merveilleux partage ! On te suit !
Handiconsultement tiennes !
Chapeaubas!!!!….impressionnant…
.1000km…waouhhhh!
Tu vas reussir ton pari fou….
Vraiment, c’est bluffant!!!!
Bises
Genevieve et christian