Mercredi 25 mai. La pluie est tombée en abondance pendant la nuit et le thermomètre en a profité pour chuter. 7 degrés au petit matin.
Le sol détrempé est devenu glissant et mes chaussures, qui sont de plus en plus lisses, m’obligent parfois à jouer aux équilibristes. Elles n’iront sans doute pas jusqu’à l’Espagne.
J’entre aujourd’hui dans le pays des mousquetaires, l’Armagnac. Ici, mares, étangs, petits ruisseaux abondent et les champs ne sont que cultures à perte de vue. Blé, maïs, tournesol, lentille, soja, pois chiche (ça c’est un paysan rencontré sur ma route qui me l’a dit). La vigne, elle, fera son apparition après Condom, on traverse la Baïse et la vigne commence à faire son apparition. Depuis deux jours, je marche avec Michel (de Nantes). Je l’ai rencontré pour la première fois à Lascabanes et nous nous retrouvons au fil du chemin ou dans les mêmes hébergements, comme ce soir à Montréal du Gers.

C’est Vincent qui nous accueille au gîte compostella. Vincent, qui est flamand, est un hospitalier, c’est à dire qu’il travaille ici bénévolement. Bientôt il reprendra son sac pour repartir sur le chemin. C’est la sixième fois qu’il va à Compostelle. «Chez moi c’est comme un virus qui coule dans mes veines » me dit-il. Une chose est sûre, je n’ai ni sa foi ni sa volonté! Sous des dehors facétieux on sent qu’il dirige le gîte avec fermeté. Le soir venu, quand le repas est terminé, il fait son show, distillant conseils et anecdotes. Un peu cabotin, il n’en demeure pas moins un personnage attachant.

