Vendredi 6 mai. L’expérience de ces derniers jours m’ayant obligé à ralentir mon pas et à prendre plus de temps pour boucler mes étapes, j’ai quitté la cité ponote au lever du jour.

Ainsi ai-je fait les premiers kilomètres en solitaire.

Le vent soufflait fort sur le plateau de la Margeride et ce n’était pas les petits murets bordant le chemin qui pouvaient me protéger. Alors je me suis immergé dans ma bulle et j’ai compté les kilomètres.

C’est à partir de Montbonnet que des groupes de pèlerins ont commencé à me rejoindre. Seuls, par deux, par grappes, ils allaient les uns derrière les autres, silencieux, leur pas rythmé par la cadence des bâtons frappant le sol.

Ils avançaient, ployant sous la charge, me faisant penser à ces troupeaux d’herbivores africains qui migrent vers le nord en quête d’eau et de fourrages. Et toi, pèlerin, qu’est ce qui te pousse à marcher vers le couchant ?

En quittant le village, je retrouve mes deux néo-zélandais saucissonnant à l’abri d’un arrêt de bus. Le temps que je boive un café au bistrot d’en face, ils étaient déjà repartis. Je n’avais plus qu’à retourner dans ma bulle, en espérant que la pluie ne s’invite pas à la fête

Chapelle Saint-Roch. XIème siècle.
Share:

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *