Samedi 21 mai. La chaleur que je croyais derrière nous se rappelle à notre bon souvenir. Heureusement, les nuits sont fraîches et le pèlerin peut récupérer de ses fatigues de la journée… à condition de ne pas avoir de ronfleurs dans sa chambre !
A Lauzerte, on quitte le département du Lot pour celui du Tarn et Garonne. Mais on est toujours dans le Quercy blanc. Ainsi rencontre-t-on encore ces belles maisons rectangulaires à deux niveaux surmontées de toits sans pentes, en tuiles canal. Les caselles sont devenues gariottes et on commence à admirer de beaux pigeonniers, symboles de cette région.
Trois heures après le lever du jour, à Dufort Lacapelette, la température reste fraîche. Dufort est un petit village sans âme qui a la particularité de ne pas posséder d’église. Son seul interêt est de posséder le traditionnel café-épicerie-tabac. J’y retrouve plusieurs de mes compagnons de route que j’ai laissé au gîte ce matin. Odile, Pierre Paul et Michel qui accuse une certaine fatigue aujourd’hui. A partir de là, on traverse des paysages agricoles et quand on voit la campagne, on comprend pourquoi ici, tout pousse : les céréales, les melons, les arbres fruitiers et bien sûr le célèbre chasselas de Moissac.
Le sentier est agréable surtout au début et désagréable à la fin (10km de goudron).
Quand j’arrive à Moissac vers 14h, au gîte les étoiles, ce n’est pas Guy , le propriétaire, mais Marie, pèlerine de Chambéry, qui m’accueille (Elle est ici depuis trois jours ayant du s’arrêter à Lauzerte pour soigner ses pieds couverts d’ampoules). L’air est étouffant et je préfère me reposer en attendant la fin de l’après-midi. Pourtant, plus j’attends et plus la température augmente. J’hésite même à sortir avec cette chaleur et cette foule.
Mais passer à Moissac et ne pas aller voir l’abbatiale et le cloître serait un authentique sacrilège. Il y a tellement de monde devant l’entrée de la cathédrale que je ne m’attarde qu’un moment, juste pour admirer le portail monumental et son tympan inspiré par une des visions de l’Apocalypse de Saint Jean (ça, c’est écrit sur le dépliant touristique).
Comparé à l’agitation touristique qui règne dans la ville, le cloître, que je visite après est un havre de paix et de sérénité.


