Lundi 30 mai. Hier, j’ai retrouvé Michel au gîte l’escale à Larreule. Nous étions plus de vingt le soir autant dire que tout le monde parle avec tout le monde et personne avec personne. Autre ambiance, très impersonnelle! Ce sont presque des conversations de salon qui animent le repas.
Ce matin la météo nous annonçait la pluie. Elle n’est pas là, mais de gros nuages noirs cachent le soleil et nous garantissent pour quelques heures une température agréable pour la marche. Mon chemin ondule à travers la campagne béarnaise. On y rencontre de belles et vastes demeures et le parcours est toujours jalonné d’églises ou de chapelles. Après Arthes de Béarn les nuages disparaissent comme par enchantement et le soleil reprend ses effets dévastateurs. Ce n’est pas midi et il me reste encore 2 heures de marche! Plus tard, c’est à Argagnon que j’abandonne Michel. C’est plus qu’un au revoir, c’est un adieu. A Saint Jean Pied de Port j’aurai une journée d’avance sur lui. Mais on continuera à faire le chemin ensemble grace au téléphone portable. C’était vraiment un agréable compagnon de route et j’espère que nous pourrons nous revoir. Il me reste quelques kilomètres pour atteindre Maslacq et comme le gîte n’ouvre pas avant 15 heures je prends le temps d’une pose sous le porche de la charmante église St Pierre. Là, j’ai la bonne surprise de retrouver Julie et Marie qui profitent d’un peu d’ombre avant de répartir. Nouveaux adieux, les troisièmes de la journée et cette fois ci ce seront les derniers.
En arrivant à Maslacq, je peste contre le gîte qui est à 400 mètres du GR. Quelle sottise ! Nous sommes six dans une grande maison des années 30 restée dans son jus. Rien n’a changé depuis la mort des propriétaires: les meubles, la montée d’escalier, la cuisine, les parquets. Je me retrouve avec nostalgie plus de soixante années en arrière, dans la maison de mon grand père, un vieux monsieur pour qui j’avais la plus grande tendresse et à qui je n’ai jamais su dire combien je l’aimais.
