LAUZERTE

Vendredi 20 mai. Je quitte Lascabanes au lever du jour. C’est la période de la fenaison et la campagne exhale des odeurs de foins coupés. La nature qui s’éveille est un spectacle dont je ne me lasse pas et en partant le premier j’ai parfois la chance, comme ce matin, de déranger quelques biches. Aujourd’hui, je voyage dans le Quercy blanc, appellation due à la couleur de la roche qui affleure sur le Causse. 9 kilomètres me séparent de Montcuq-en-quercy-blanc où je retrouve, à la terrasse du café qui regarde l’église, Odile, Pierre-Paul et Michel. Cette belle cité médiévale si paisible fut, pendant les guerres de religion, le théâtre d’affrontements sanglants entre catholiques et protestants. Folie et stupidité des hommes! C’est aussi le village d’adoption de Nino Ferrer et c’est là qu’il s’est donné la mort en se tirant une balle en plein cœur. Sa veuve est morte au début de l’année et son fils vit encore ici. Ça, c’est le patron du bistro qui me l’a dit.

Je ne m’attarde pas car le thermomètre commence à grimper. Dommage pour une fois qu’il n’y a presque pas de goudron sur mon chemin. Les paysages sont verts et reposants. Ici poussent le melon, la lavande, le tournesol. La fin de l’étape est un peu plus exigeante puisqu’il faut grimper jusqu’à Lauzerte, belle bastide dominant la plaine. Au gîte communal, je retrouve mes compagnons de la veille. La soirée s’annonce joyeuse et animée.