Vendredi 17 juin. La journée commence, après la traversée du Rio Odrillo, par une bonne montée qui nous ramène sur le plateau à 900 mètres d’altitude. Comme hier défilent les mêmes paysages: une route poussiéreuse ondulant au milieu des cultures qui hésitent entre jaune et vert pâle . La voici enfin cette Meseta. Exactement ce qu’on en dit dans les livres. Autour de moi ce ne sont que des champs lisses et monotones. Parfois un arbre famélique accroche le regard, sinon rien. Je prends quelques photos, mais bien vite je m’arrête. Les couleurs, je saurais m’en souvenir. La route qui se perd à l’infini aussi. Mais la chaleur qui fait vibrer l’atmosphère, le soleil qui frappe le marcheur bien avant d’être au zénith , et ces pèlerins qui avancent en silence, d’un pas lourd, essayant de faire entrer dans leurs poumons un air chaud et poisseux aucun objectif ne pourra le capter. Et puis, il faut avancer, toujours et toujours avancer car nous devons impérativement arriver avant 14 heures sous peine d’être retrouvés liquéfiés sur le bord du chemin. Juste peut-être le temps d’admirer le ballet des cigognes perchées sur les toits de l’église de Boadilla del Camino. Après ce sera Frómista (petite ville posée au bord du canal de Castille) et le rituel quotidien: douche, lessive et repos. Ici, la sieste n’est pas une gourmandise mais une nécessité vitale. Les fatigues de la journée nous empêcherons de visiter la ville, sauf l’église de Saint Martin de Tours, un des édifices romans les mieux conservés d’Europe que nous aurions eu bien tort de ne pas voir. Lieu de culte émouvant de simplicité et de dépouillement. Je pourrais presque croire!
Bonjour les courageux marcheurs.
Rose et toi, Patrick , méritez notre admiration car la température actuelle, caniculaire, est à peine supportable au bord de l’eau….alors sur la Meseta! Nous pensons bien à vous et j’espère que la présence de Roseline à tes côtés t’a redonné des forces et du courage. Grosses bises corses et à bientôt sur le blog.