Je ne conçois qu’une manière de voyager, c’est d’aller à pied. On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays: on se détourne à droite, à gauche; on examine tout ce qui nous flatte, on s’arrête à tous les points de vue. Partout où je me plais, j’y reste. À l’instant que je m’ennuie, je m’en vais. Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes; je passe partout où un homme peut passer; je vois tout ce qu’un homme peut voir; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. J-J. Rousseau. “Les voyages à pied”. 1762 .