Mardi 5 juillet. Même cérémonial qu’hier. Les pèlerins sortent de partout et nous voilà emportés dans ce courant comme les coquilles de noix qu’enfant je posais à la surface d’un ruisseau et que je regardais s’éloigner au gré du courant. Assez vite les nuages se diluent et laissent apparaître le ciel bleu. Et toujours les mêmes chemins creux qui ondulent à travers les forêts de chênes et d’eucalyptus.

J’ai perdu la foi depuis bien longtemps et je ne suis pas venu ici pour la retrouver. Quant à Dieu comme disait Voltaire « Nous nous saluons mais nous ne nous parlons pas ». Maintenant que j’arrive au terme de mes pérégrinations, je m’aperçois que tout au long de mon chemin, mes pensées sont allées très souvent vers trois personnes, trois hommes. Ils ont quitté « le train de ma vie » cher à D’Ormesson. Ils sont partis avant que je leur dise combien ils comptaient pour moi, et j’espère qu’ils voguent sur des eaux calmes vers des pays où le soleil ne se couche jamais. Toi, mon oncle Marcel, dit Sisol, avec ta bienveillance, ton rire, tes calembours tirés du chasseur français. Tu marchais à mes côtés dans le Pilât ou dans l’Aubrac quand chaque pas me coûtait. C’était ta voix qui me soufflait de ne pas abandonner. Vous aussi, Roger, que je n’ai jamais pu tutoyer tant mon admiration était grande. Vous qui m’avez tant appris et surtout montré que je pouvais avoir confiance en moi. A toi enfin, Patrick dit Bébert, mon ami parti trop vite. Je crois que c’est pour vous dire un dernier adieu que j’ai fait aussi ce chemin.

17 heures. Notre hôtel était à un kilomètre du chemin et j’ai fait une erreur d’orientation. Résultat: presque deux heures à tourner en rond et grosse fatigue en arrivant.

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