CARRIÓN DE LOS CONDES.

Samedi 18 juin . Hier, juste avant de traverser le puente Fitero, j’ai retrouvé Patrice (de Nantes). Notre première rencontre datait de la mi-mai à Cajarc et depuis on s’était croisé et décroisé plusieurs fois sans vraiment marcher ensemble. Il m’a donné des nouvelles de Wolfgang (abandon à Saint Jean Pied de Port) et de Nicole qui file devant. Il a encore plu pendant la soirée et c’est tant mieux car, sans climatisation dans la chambre, la nuit s’annonçait difficile. Roselyne aujourd’hui mettra un pantalon. Après une journée de marche, elle a des mollets de la couleur d’une écrevisse qu’on a trempée dans l’eau bouillante. J’ai connu ça, dans le Gers, et depuis j’ai laissé le bermuda dans le sac. Nous abordons aujourd’hui ce que certains appellent « les lignes droites de l’ennui ». Une piste rectiligne sur 19 kilomètres tracée à quelques mètres de la nationale avec, au milieu, deux villages faméliques, véritables oasis dans ce désert céréalier. Paysage grandiose et tragique auquel on finit par s’habituer, mais c’est une chance que nous soyons deux pour nous soutenir. Le seul avantage que je trouve à cette étape, c’est sa durée: nous mettrons cinq heures pour rallier Carrión de los Condes. En arrivant je découvre un gros bourg animé (il est 14heures et nous sommes samedi) où tous les commerces et les cafés s’alignent Calle La Rua ou plaza Mayor. Dommage que beaucoup d’églises soient fermées ou payantes. Je ne les visiterai pas .