Mardi 17 mai. Je quitte le gîte des Escoutilles au lever du jour. Est-ce la perspective de voir Rose à l’arrivée qui me donne ce pas léger ? Depuis Varaire l’étape était donnée comme longue (33 kilomètres) et sans beaucoup de relief, mais nulle part ailleurs il était dit qu’elle serait aussi chaude.
La première partie de la journée se passe dans la forêt et, pour la première fois depuis longtemps, je ne rencontre que très peu de bitume. Ainsi s’écoule la matinée, monotone, plate et ombragée. C’est à partir de 11 heures que le soleil commence à mordre. C’est le moment que je choisis pour faire une petite pause, près d’un vieux lavoir qui n’entend plus depuis longtemps les rires des femmes venues battre leur linge. Reste seulement l’ombre, le bruit rafraîchissant de l’eau qui s’écoule et l’imagination d’un pèlerin.
Plus loin, une partie du chemin se passe sur une ancienne voie romaine classée au patrimoine de l’Unesco. Ça, c’est marqué dans les guides mais moi je n’ai rien vu !
Kilomètre après kilomètre, Cahors approche. Les deux dernières heures sur le causse sont interminables. Pas d’air, pas d’ombre et le thermomètre qui grimpe. Par bonheur, avant la descente finale, je rencontre Nicole (de Cherbourg) avec qui j’ai dormi au camping de Cajarc.
A deux, en papotant, les kilomètres paraissent moins longs. Une dernière descente, bien raide, et c’est la traversée du Lot sur le pont Louis-Philippe. C’est aussi le moment des adieux. Elle repart demain et moi je reste ici une journée avec ma Rose.



