Vendredi 1 juillet. Pour mon soixantième jour de marche, la Galice nous offre, en guise de bienvenue, un très beau chemin en forêt, doux pour le pied et majestueux pour l’œil. Toute la première partie se passe en altitude jusqu’à atteindre le col de l’Alto do Poio et de plonger sur Triacastela. Les villages rencontrés sur notre route sont nombreux et le moindre petit hameau possède son église ou sa chapelle . Dans la campagne, essentiellement tournée vers une économie pastorale, le camino serpente au milieu des prairies, souvent entre des murets en pierres sèches. Rien de bien différent avec hier en apparence. Et pourtant. Il y a dans l’air quelque chose de nouveau, une sorte d’impatience à atteindre Santiago qui n’a jamais été si proche. Ou peut-être cela vient-il de ces groupes de jeunes, des scouts sans doute, qui nous dépassent en chantant et en riant. Notre chemin devient tout de suite plus gai. L’ambiance est à la fête. C’est le moment que Rose choisit pour rattraper Agnès croisée déjà plusieurs fois. C’est tout le contraire de la pèlerine bienveillante, Agnès. Pour elle rien ne va. Et puis ces ados qui s’agitent dans tous les sens c’est insupportable. A croire qu’elle n’a jamais été jeune Agnès.
Avant d’atteindre le petit hameau de Ramil et, plus loin, Triacastela on termine l’étape par un beau chemin qui descend doucement sous une voûte de vieux châtaigniers. Les jeunes sont déjà loin. On a retrouvé pour un temps calme et sérénité. Et on a laissé Agnès en tête à tête avec sa morosité.





SALUT SALUT…