LEÓN.

Jeudi 23 juin. Journée de détente à León consacré plus à visiter qu’à se reposer. Il faut avouer que la traversée de la meseta, sans être écrasé de chaleur, n’a rien d’épuisant. Et puis, avoir fait tout ce chemin pour ne pas accorder un jour d’attention à la capitale de la province serait un sacrilège culturel. Voilà encore une ville différente de celles que j’ai croisées sur mon chemin. Il faut se perdre dans les ruelles et les places du centre historique, admirer les façades souvent différentes, flâner dans les jardins qui doivent être, quand il fait chaud, des oasis de fraîcheur, pénétrer (si on peut) dans les cours intérieures des maisons…. Sans oublier la cathédrale Sainte Marie la Blanche, la Pulchra Leonina, joyau de l’art gothique espagnol, célèbre dans le monde entier pour ses vitraux. Que peut ressentir le pèlerin avançant depuis plusieurs jours dans un désert de blés et de poussière quand il se retrouve devant tant de magnificence. Est-ce pour qu’il se sente encore plus démuni, lui, l’infiniment petit, que d’autres hommes ont érigé à la gloire de leur Dieu cette cathédrale dont les flèches semblent vouloir toucher le ciel? J’ai bientôt parcouru 1500 kilomètres et dans deux semaines je verrai les tours de Compostelle. Ce projet, ce rêve, est ancré dans ma tête depuis si longtemps que je ne vois pas ce qui pourrait, maintenant, m’empêcher d’y arriver .