Mardi 24 mai. À Moissac, j’avais laissé Odile et Pierre Paul avec qui je marchai depuis Cahors. Même rythme, mêmes étapes, mêmes gîtes. Ils pensaient aller jusqu’aux Pyrénées. Et après? “Après on ne sait pas. Si l’envie est toujours là, on ira plus loin … peut-être jusqu’au bout, là où la terre finit “. Depuis, je suis retourné à ma divine solitude, passant mes journées sans rencontrer personne ou presque. Les villages que je traverse semblent désertés par leurs habitants. Les maisons sont rares et belles. Pour qui aime l’histoire, chaque bastide, chaque bourg, chaque village est un plongeon dans le passé. Et la campagne gasconne doucement vallonnée semble propice à la rêverie. Je dois toutefois éviter de franchir cette frontière ténue entre solitude et isolement . Peut-on vivre sans relations humaines? Je ne sais pas, mais sur le chemin la relation toxique n’existe pas ou peu. La relation quotidienne, celle qui peut vite devenir envahissante n’existe pas non plus. Les rencontres ne sont qu’éphémères. Bien souvent elles sont brèves, dénuées de tout conflit, bienveillantes. Quelques minutes après Marsolan je croise Jean-Paul. Il ne porte pas de sac (problèmes de dos) mais tire un curieux attelage. Il est parti de Vezelay, descendu à St Jean Pied de Port et remonte maintenant au Puy en Velay. Respect! J’arrive à La Romieu un peu avant midi. Il me reste cinq kilomètres à faire pour terminer mon étape. J’ai donc tout le temps de visiter l’église collégiale Saint Pierre, le cloître et d’admirer sur les balcons où les rebords des fenêtres les chats sculptés en souvenir d’Angeline.

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