Vendredi 13 mai.

J’ai logé hier soir à l’abbaye des prémontrés qui reçoit chaque jour une centaine de personnes. Tout est militairement orchestré et à 19 heures précises je me suis retrouvé dans le grand réfectoire. Nous étions sept à ma table. Quatre petites dames bien pomponnées qui terminaient ici leur première expérience du chemin et deux messieurs. Le premier, un solide bonhomme commença rapidement à accaparer la conversation en faisant état de ses exploits sportifs. Il avait la fatuité de ces mâles qui ne peuvent s’empêcher de pérorer, surtout quand l’auditoire est féminin. Quant à son comparse et faire valoir (qui ressemblait à Gollum dans le seigneur des anneaux), il ponctuait chaque épisode de leurs aventures par quelque anecdote qu’il pensait amusante. Ces dames étaient captivées et moi affligé. C’est aussi ça le chemin !

Nous n’étions pas nombreux ce matin à quitter Conques avant 7 heures. Le village, vidé de ses habitants et des souillures touristiques, était étrangement calme. Comme à chaque fois que le GR descend vers un cours d’eau, aujourd’hui c’est le Dourdou, on remonte sur l’autre versant non sans avoir admiré le pont médiéval qui enjambe la rivière et qui date du 14ème siècle. Après ce premier effort le reste de l’étape sera terne, comme le ciel qui reste gris jusqu’au début de l’après-midi.

Enfin, vers 14 heures, un peu avant Decazeville, je retrouve le soleil, la chaleur et un peu plus tard, le Lot que j’avais abandonné à Estaing. Je loge ce soir à Livinhac, chez Élodie et Jean Marie, au gîte “à chacun son chemin”.

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